C'est à une véritable traversée des « paysages humains » que nous convie François Maspero. Il y fait dialoguer étroitement le présent et le passé, et c'est dans cette constance même du va-et-vient de la mémoire que se tissent les fils de son récit.
Récit qui lie la révolte et le combat, la résistance et l'engagement. Alnsi du dernier combat de son père au camp de Buchenwald, de la mort de son frère, résistant, sur les bords de la Moselle, et de ses propres engagements, ici en France, et ailleurs : pour l'Algérie, par exemple, mais aussi en Amérique latine, à Cuba, dans les Balkans, en Bosnie.
Combats encore, et toujours résistance, des amis rencontrés un peu partout et aimés d'une même constance, qui sont, comme il dit, « du côté de la vie ». Et puis, aujourd'hui comme hier, l'interrogation permanente sur le sens à donner à toutes ces « piqûres d'abeille ».
Avant de conclure ainsi: « Finalement, qu'ai-je tenté d'autre que ce que fit don Pedro d'Alfaroubeira dont rêva Apollinaire et qui, avec ses quatre dromadaires, courut le monde et l'admira? Il est encore permis de rêver d'un monde sillonné d'innombrables dromadaires conduits par des hommes occupés, le temps de leur passage sur terre, à l'admirer plutôt qu'à le détruire. »