Il fallait du courage, à l’aube de l’Occupation allemande, pour prendre la parole en plein Paris, rue Daguerre, et crier que le nazisme et la politique de collaboration étaient intolérables. Lise London a eu ce courage. Il lui a coûté cher : une condamnation à une mort certaine et, finalement, la déportation.
Lise London, née Élisabeth Ricol, fille d’immigrés espagnols, a puisé ce courage dans ses racines communistes. Et c’est l’histoire quotidienne de sa famille (politique et personnelle), de son réseau « naturel », qu’elle a entrepris de conter après le décès de son mari, Arthur London- héros malgré lui de L’ Aveu.
Elle a choisi de commencer son récit non point dans l’ordre chronologique, mais par la période de la Résistance, celle où ont cristallisé tous les héroïsmes et toutes les duplicités. Elle s’est efforcée d’écrire au plus près de sa mémoire, de reconstituer à travers l’itinéraire de quelques-uns le destin, l’errance et le martyre de beaucoup.
Lise LONDON est par excellence « fille du peuple ». En 1934, à dix-huit ans, elle travaille déjà au siège du Komintern à Moscou et y rencontre Arthur London. Ils participent tous deux aux Brigades internationales en Espagne, s’engagent tous deux dans la Résistance française et connaissent tous les deux les camps de déportation. Avant d’être tous deux victimes en Tchécoslovaquie de l’ignominie stalinienne.