Dans une période de remise en cause du sens, les textes, en partie inédits, qui composent ce recueil, font voir dans toute son ampleur le parcours d’une critique de la pensée grecque et d’un spécialiste du déchiffrement. Jean Bollack ne s’est pas contenté de rassembler ses articles les plus célèbres, il les a relus, commentés (parfois avec trente ans de recul), montrant comment il s’est appris à lire.
Une technique prend sa mesure et s’affine dans le travail sur les cosmologies antiques. En réfléchissant sur sa propre démarche, la philologie acquiert une distance qu’elle n’avait pas encore expérimentée. La coupure radicale entre Antiquité et modernité, toujours originaire, est toujours repensée. Jean Bollack explore ainsi l’homologie qu’entretiennent avec Empédocle, Héraclite, les atomistes ou le mythe, les cosmologies et les langues les plus brisées, d’un Frénaud, d’un Saint-John Perse, d’un Celan.
La Grèce, rendue à elle-même, ouvre aux yeux une terre inconnue, Grèce de personne.