Octobre 1869. Un exilé revient à Pétersbourg. Son beau-fils Pavel vient d’y être victime d’un accident fatal : il doit reprendre les affaires du jeune mort. Le voyageur, un écrivain nommé Dostoïevski, a emprunté une fausse identité. La police le démasque et refuse de lui remettre les papiers de Pavel, mêlé aux activités d’un groupe terroriste. Dostoïevski s’installe dans la chambre de Pavel et noue une liaison érotique avec sa logeuse, une femme douce et sévère qui lui reproche son indécision. Il plonge dans un univers angoissant où les apparences sont trompeuses : Pavel s’est-il suicidé, a-t-il été tué par la police ou par ses camarades nihilistes ?
Dérouté par les interrogatoires policiers, traqué par un indicateur qui pénètre dans son intimité, fasciné et écœuré par sa rencontre avec le fanatique Netchaïev, il s’égare sur les traces de Pavel, dont l’image idéalisée vole en éclats. La Russie est malade, rongée par la pauvreté, l’autorité stupide et la violence destructrice. L’écrivain, hanté par son impuissance, ne peut qu’écrire en se nourrissant des vies blessées qui l’entourent et de se propres échecs.
Un ouvrage profond, subtil, grave, où l’on retrouve le style austère de Coetzee, mais aussi un univers intérieur trouble et émouvant, porté par des images fortes. Un récit captivant qui se lit d’une haleine.