Hémisphère Nord conte en sept parties la vie d'un peintre romantique, nommé Ulrich, que l'on suit pas à pas, depuis sa naissance au bord extrême du monde, en 1774, à Greifswald, station baleinière (Suède), jusqu'à Copenhague, où il s'inscrit à l'Akadémie, puis à Dresde, alors haut lieu culturel de l'Ailemagne, où il arrive à vingt ans, réalise son oeuvre, se marie, connaît la gloire, et où il meurt en 1840.
La portée du destin, l'élan de l'aine, l'amour de l'art, l'effroi de la perte et la griserie de la mélancolie - mal endémique -, la quête constante de la causalité (héritage des Lumières), la complétude de l'amitié, autant de thèmes qui étayent cet étonnant feuilleton fourmillant d'anecdotes, d'épisodes inattendus, de rencontres, avec des personnages réels (Goethe, Schopenhauer, Turner) mêlés à maintes figures inventées. Ode à la culture du Nord (le Siècle d'Or hollandais n'est pas loin), cette fresque effervescente et haute en couleurs, brossée à traits amples, obéit à un parti pris osé: celui de la démesure, qui lie l'homme à la Nature, aux éléments forts de l'univers, par la seule jubilation de l'écriture, selon le dessein même d'Ulrich quand il créait sur le motif.