Deux femmes : la jeune Lucie, sa mère Marie. Deux amis : Picasso, Maillol. Deux villes : Cerbère, Port-Bou. Deux pays : la France, l'Espagne. Entre les deux, une frontière. Mais qu'est-ce qu'une frontière? Entre deux pays. Entre deux femmes. Entre le corps d'un peintre qui peint et le corps d'un modèle qui pose. Entre la vie et la mort.
Depuis 1939, cinq cent mille républicains espagnols, vaincus par Franco, passent d'Espagne en France. Terme imprévu de leur exode : un long internement derrière les barbelés des «camps de la honte» français. Un matin de septembre 1940, un homme seul refait le même chemin, mais en sens inverse, de la France vers l'Espagne. Il est allemand, il s'appelle Walter Benjamin.
Quel lien entre les tragédies collectives et l'histoire vécue de chaque sujet humain? Au narrateur de ce roman de trouver la réponse. A lui d'apprendre à se situer, à tout instant, dans le temps. Il disposera, pour ce faire, d'un instrument adhoc : une moto (nouveau modèle roadster de chez BMW); de deux alliées : la vitesse, et la lumière; d'un lieu privilégié pour chacune de ses étapes : l'habitation d'une femme.