Ce matin-là, maman était partie faire de la voile sans rien dire à personne. Au même instant, papa poussait ses ultimes râles sur le carreau de la salle de bains. Un mauvais coup à la mâchoire, et qui saignait beaucoup. Les bords du lac de Côme ont beau jouir d’une lumière cristalline sous les derniers feux de l’été, la vie des gosses de riches se transforme assez aisément en horreur. Voilà que le commissaire Martinelli, « après analyse des matières fécales du cadavre », assigne à résidence le fiston, aussi longtemps que durera l’enquête. Tous les autres se sont débinés, Tante Mina, maman, les cousins. La villa n’est pas chauffée. Alors, tout en faisant flamber les éditions rares et les tableaux, notre suspect n°1 s’en donne à cœur joie et lâche le morceau, dans un récit hargneux, follement drôle et sacrilège, où l’on découvrira les mœurs et coutumes de cette peuplade encore très mal connue : la haute bourgeoisie italienne déjantée.