La dénivelée, c'est d'abord la rupture de niveau qui a résulté de l'irruption de la photographie et de son rejeton, le cinéma, dans le champ des pratiques artistiques. Rupture dans l'ordre des discours : impossible de parler de l'«art» et de ce qu'on dit être son histoire sans prendre en compte, dans ce qu'elle a encore et toujours d'irréductible, l'intrusion de cette forme mécanique autant que chimique, et bientôt industrielle, de production d'images, sinon de mimêsis, ou de représentation. Mais rupture, aussi bien, au registre des pratiques elles-mêmes, dont on ne saurait feindre plus longtemps qu'elles soient jamais de plain-pied.
Cette différence de niveau, et la pente qui en résulte, ne vont pas à leur tour sans effets énergétiques. Le cinéma n'a pas plus supplanté la photographie que la photographie ne se sera substituée à la peinture. Il en naît une dynamique nouvelle qui s'éclaire d'une visée moins historique qu'analytique.