Chers oiseaux est une lettre d'adieu - un adieu furieux, révolté,
dégoûté d'une employée de bureau à ses anciens collègues.
Emprisonnée dans une existence salariale aussi rassurante qu'une
condamnation à mort, l'employée se libère d'un violent coup
d'aile, à force de haine, de lassitude, de hargne, de répulsion
mêlées. Sa fuite lui permet d'échapper enfin à l'agression muette
des trombones et des classeurs comme aux griffes affûtées des
collègues, ces oiseaux aigris.
La vie de bureau est humiliante parce qu'elle rend inévitable une
intimité avec des inconnus, la répétition douloureuse des mêmes
mots et des mêmes gestes, la soumission aux horaires et donc, jour
après jour, au temps, et à la transformation du temps en argent.
Oui, la vie de bureau est insupportable.
Envolons-nous.