La récidive et l’incarcération des mineurs sont au cœur de l’actualité.
Pendant un an, Léonore Le Caisne a arpenté le quartier des mineurs du Centre de jeunes détenus (CJD) de Fleury-Mérogis, où sont incarcérés, selon les périodes, entre 50 et 100 adolescents.
L’ethnologue décrit et décrypte le bruit, la circulation, les attitudes, les échanges et plus généralement les relations que les jeunes établissent entre eux, avec l’encadrement ou les détenus adultes. Elle montre comment les garçons transforment le « quartier mineurs » en une annexe de la cité, avec ses groupes, ses valeurs, ses lieux … Comment et pourquoi, en l’absence de tout travail socio-éducatif effectué au sein de l’institution, ils banalisent leur expérience – jusqu’à la récidive – et détournent le sens que donnent les magistrats à l’incarcération.
Notre société évolue vers une répression accrue, aux effets inconnus et aux résultats aléatoires. A l’heure des premiers bilans des nouveaux Établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM), le travail de Léonore Le Caisne constitue une base indispensable à la réflexion sur la délinquance des jeunes et sur les réponses à y apporter.
Léonore Le Caisne est ethnologue, chargée de recherche au CNRS, Centre d'étude des mouvements sociaux/Institut Marcel Mauss (EHESS). Elle a publié Prison. Une ethnologue en centrale (2000).