Anne, un jeune professeur de Bruxelles, mélomane et musicienne amateur, décide de partir vivre à Séville, où elle enseignera le français langue étrangère. Pourquoi Séville ? s'interrogent ses collègues. "Parce que c'est un peu loin", répond-elle, comme s'il n'y avait aucune explication pour un geste qui renvoie à des motivations essentielles dont seul l'art saurait rendre compte. Hantée par la musique de Prokoviev, et notamment par le 2e concerto, la narratrice cherchera en effet dans la géométrie mystérieuse de cette ville la trace vivante de ses tourments et de ses obsessions. Un premier roman très maîtrisé, d'une violence contenue, d'un sombre lyrisme, où le charme ténu de l'introspection épouse parfaitement la ligne du récit.