Il est né dans les Vosges, mais c’est sans doute à Marseille
qu’il trouve ses plus sûres racines ou amarres. Pour le meilleur
et pour le pire. Cette ville chaotique, mystérieuse, vénéneuse
peut-être, agitée, il y débarque dans les années soixante-dix,
sur fond d’agitation politique, avec toute sa soif de liberté.
Et c’est dans cette ville que revient de nos jours Emmanuel
Loi, toujours aussi indocile, pour arpenter le terrain de sa
mémoire en une errance urbaine qui réveille les fantômes et
constate les réalités d’un aujourd’hui, où ne se retrouvent plus
tout à fait les saveurs d’antan.
Dans un mélange de haine et d’amour, l’auteur empoigne
Marseille à bras le corps, il se perd, sort des sentiers battus,
cherche à comprendre le mystère de ce port des grands brassages.
Il est supposé livrer un texte de commande, une étude
urbaine. Mais il est trop rétif à la contrainte pour jouer tout à
fait le jeu. Et régulièrement, il s’échappe de la ville pour aller
vider, en Seine-et-Marne, la maison de sa mère, dans le deuil
encore béant de celle-ci.