« Chichi », « Petit Papa Lionel », « Zapatera », « Le Che », « Tonton », « Calamity MAM », « La Porsche tranquille », « Bayroudoudou », « Courage Fillon », « Copé-collé »…
Vous les aurez reconnus. Les politiques sont aujourd’hui aux premières loges quand il s’agit de se faire épingler d’un surnom.
Attribués à ceux qui pèsent ou ont pesé sur notre destin, ces surnoms, des plus aimables aux plus féroces, reflètent des courants de sympathie ou cristallisent des conflits d’opinion, des querelles intestines, voire des haines.
Aussi fantaisiste soit-il, le surnom ne doit rien au hasard. Il peut être inspiré par une particularité physique, un trait de caractère, ou imaginé en mémoire de tel ou tel événement marquant d’une carrière – une simple anecdote peut parfois suffire à sceller un sobriquet.
Pour Marie Treps, la réjouissante pratique du surnom révèle le besoin, humain trop humain, de ramener ceux que nous avons placés sur le piédestal de la célébrité dans notre petite sphère, celle des gens comme tout le monde.
Linguiste et sémiologue, chercheur au CNRS, Marie Treps est notamment l’auteur des Mots voyageurs. Petite histoire du français venu d’ailleurs (Seuil, 2003) et des Mots migrateurs. Les tribulations du français en Europe (Seuil, 2009).