Comédie en mode mineur. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Wim et Marie, un jeune couple hollandais de condition modeste, décident de cacher chez eux un Juif nommé Nico, leur aîné de plusieurs années. Leur relation s’inscrit très vite dans la pudeur et la bienveillance. Mais Nico, cloîtré, tombe malade et meurt d’une affection respiratoire. Le couple se débarrasse du mort dans un parc mais omet d’éliminer un indice redoutable. Que se passera-t-il lorsque le corps Nico sera découvert ? Wim et Marie devront-ils fuir et connaître à leur tour la clandestinité ?
Ce court roman, où l’auteur se révèle l’héritier de Joseph Roth, est suivi d’un recueil de souvenirs, Là est ma maison. L’auteur, né en 1909 dans le Brandebourg, raconte son enfance paisible dans une famille juive, sa jeunesse, la montée du nazisme, ses études de médecine à Berlin, puis son exil en Hollande en 1936 où il devient pédopsychiatre, son action dans la résistance hollandaise. L’auteur évoque également son rapport à l’Allemagne, sa patrie de cœur, et sa dette affective indélébile envers la Hollande, « là où est sa maison».
Hans Keilson, dont l’œuvre littéraire est marquée par la résistance au nazisme, est l’auteur d’un premier roman, La Mort de l’adversaire (Le Seuil, 2011). Il est mort en 2011 à Amsterdam à l’âge de cent un ans.
Traduit de l’allemand par Dominique Santoni