Les gays sont depuis longtemps perçus comme une minorité engagée à gauche, tolérante et progressiste. Figure éminente et dérangeante de la communauté gay, Didier Lestrade affirme que ce n’est plus le cas. Il montre que le racisme gagne du terrain chez les gays, en France mais aussi en Europe. On oublie ainsi souvent que Pim Fortuyn, le leader de l’extrême droite aux Pays-Bas, était ouvertement gay. Et, à la différence de son père, Marine Le Pen s’est bien décidée à « draguer » les homosexuels qui, parfois, se laissent séduire par son discours.
Mais ce n’est pas tout. La France découvre l’égoïsme et l’absence de scrupule de certaines personnalités gays dont les « frasques » (pour rester poli) sont révélées à l’opinion publique. Pour Didier Lestrade, cette élite gay (souvent au « placard »), obsédée par ses privilèges, son prestige et son argent, témoigne aussi de la droitisation des gays, symptôme d’un individualisme et d’un consumérisme forcenés qui gagnent la communauté.
La charge est rude, elle appuie là où ça fait mal.
Un livre fort, emporté, personnel.
Journaliste, militant, écrivain, Didier Lestrade est une figure importante de la communauté gay, et l’auteur de plusieurs livres parmi lesquels Act Up. Une histoire (Denoël, 2000) et, plus récemment, Cheikh. Journal de campagne (Flammarion, 2007). Il a quitté Paris en 2002 et vit actuellement en Normandie.