« Depuis vingt siècles, les romanciers, abandonnant aux philosophes le soin de s’accorder sur une définition de l’amour, ont entrepris d’en donner la description la plus complète. Ils ont interrogé les conditions et les aléas de sa naissance, sa durée fort variable, ses effets de surface et ses bouleversements de profondeur, sa physique, sa chimie, son histoire naturelle et sa géographie. Ils ont enregistré, selon des techniques de plus en plus hardies, les changements du paysage amoureux. Mais les meilleurs des romans ne se contentent pas de reproduire la réalité. Ils l’éclairent, ils la montrent comme on ne l’avait jamais vue. »
PL
De Tristan et Iseult à Belle du Seigneur, Pierre Lepape revisite avec gourmandise nos classiques amoureux. En fin lecteur, sans se soucier des admirations de convenance ou des préjugés scolaires, avec les pinceaux et les brosses d’Apulée, Chrétien de Troyes, Cervantès, Mme de La Fayette, Rousseau, Goethe, Stendhal, Flaubert, Tolstoï, Virginia Woolf, Fitzgerald, Vian, Kundera, Annie Ernaux et tant d’autres, il dessine la grande fresque de nos amours littéraires, et tout spécialement de celles qui touchent aux secrets de la passion féminine. Il nous en révèle les impasses et les transgressions, les non-dits, les usages et les gratuités. Non seulement il compose ainsi la première « histoire des romans d’amour », mais il écrit aussi sa grande histoire d’amour avec les romans.
Journaliste, critique littéraire, biographe (Diderot, Voltaire, Gide, Sorel), Pierre Lepape est aussi, comme l’a montré Le Pays de la littérature (Seuil, « Fiction et Cie », 2003, puis « Points essai »), un essayiste d’une rare culture.