Ce livre reprend le fil d’une réflexion vigilante sur la nation, entamée par la publication d’un ouvrage fort remarqué, Voyage au bout de la nation (Seuil, 1995). Il est donc le résultat des expériences accumulées depuis cette époque, et des leçons qu’en a tirées l’auteur.
Dans sa forme même, celle du carnet de bord d’un intellectuel confronté aux mutations planétaires, il constitue une tentative d’illustration de ce que Malraux préconisait : « Transformer en conscience l’expérience la plus large possible. » Pour vibrante qu’elle puisse être, la défense de la « Nation » n’est donc pas ici considérée comme une évidence, moins encore comme une profession de foi. Elle n’est pas un donné mais un acquis, qui tient compte de tout ce que les déchaînements nationalistes et les engrenages de la mondialisation ont entraîné de discrédit sur le concept même de nation.
À la fin d’une accumulation de déconvenues, l’auteur estime que la Nation, tout comme la démocratie, oblige à plus de devoirs qu’elle ne donne de droits, qu’elle est un plébiscite de tous les jours, et que, pour ce qui est de la France, grâce au baptême de la révolution de 1789, notre nation est bien arrimée au destin de l’Europe et à l’Universel.
Jean Daniel est né à Blida en 1920. Il a créé et dirigé pendant de longues années Le Nouvel Observateur , dont il demeure l’éditorialiste. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages.