Né en 1939 à Barcelone, Manuel Vázquez Montalbán a très tôt manifesté son opposition au régime franquiste. Journaliste influent et collaborateur régulier de El País, il crée en 1974 le personnage de Pepe Carvalho. Figure majeure de la littérature espagnole contemporaine, romancier, essayiste et poète, Manuel Vázquez Montalbán a reçu le Premio Nacional de Literatura en 1995 pour l'ensemble de son œuvre. Il est décédé en 2003 à l'aéroport de Bangkok.
Quarante ans après ses débuts de privé barcelonais, Pepe Carvalho, un des détectives les plus célèbres de la planète au même titre que Sherlock Holmes, Hercule Poirot et le commissaire Maigret, revient auprès des lecteurs français. L’une après l’autre, ses enquêtes reflètent les conflits personnels et sociaux de l’Espagne post franquiste et font revivre la Barcelone populaire des années 70 et 80 où se côtoient prostituées, maquereaux, militants de la gauche radicale, ouvriers, hommes d’affaires corrompus. Des trois titres qui composent ce premier volume, Tatouage et Meurtre au Comité central étaient depuis longtemps indisponibles en France. Comme dans Les Mers du sud, le lecteur voit s’y dessiner le portrait d’un Carvalho fin gourmet, entouré de Charo, sa maîtresse - une prostituée libérale et libérée du Barrio Chino, de Biscuter son secrétaire-cuisinier- ancien détenu de droit commun des geôles franquistes, et de Bromure, un cireur de chaussures qui lui sert d’indic.
Mythique, la série constitue une œuvre exceptionnelle qui, parce qu’elle n’a pas pris une ride, redonne vie à une Barcelone aujourd’hui disparue, agitée par les soubresauts d’un monde passant d’un siècle à un autre.
Entretien avec Manuel Vázquez Montalbán réalisé par Michèle Gazier
Traduit de l’espagnol par Michèle Gazier pour Les Mers du Sud et Meurtre au Comité central
et de Michèle Gazier et Georges Tyras pour Tatouage.