Illustration en acte de la « pensée complexe », le Journal d’Edgar Morin entrelace esquisses d’analyses, considérations sur les choses vues, vécues ou lues, réflexions et jugements inspirés par l’actualité, interrogations et notations personnelles sur les événements frappants, heureux ou tragiques de l’existence comme sur ses moments quotidiens. Attentif à saisir l’épaisseur du réel et les aspérités de la matière humaine, le diariste y expose ouvertement ses faiblesses, refusant de se « statufier dans des poses nobles ».
Dans la continuité du premier tome, le second mêle opus déjà publiés et séquences inédites, avec, ici, la moitié du volume occupée par ces dernières de 2001 à 2010. Débutant par le « Journal de Chine », relation d’un voyage effectué trois ans après le Printemps de Pékin, et continué par ces deux journaux de la fin d’un siècle que sont Une année Sisyphe et Pleurer, aimer, rire, comprendre, il s’achève par le récit des « Années cruelles » qui marquent pour Edgar Morin, avec l’ouverture du nouveau millénaire, l’ultime décennie d’Edwige, sa femme, emportée par la maladie.
Philosophe et sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS et docteur honoris causa de vingt-sept universités étrangères, Edgar Morin est l’auteur d’une œuvre transdisciplinaire abondamment commentée et traduite, dont l’ambitieuse Méthode, en six tomes, publiée au Seuil.