Yves Mabin, poète et fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, a été victime d’un AVC à la fin 2006. Les conséquences graves ont considérablement affaibli l’écrivain, qui, après une hospitalisation, s’est retrouvé dépendant de son entourage familial.
"J’ai la nostalgie des exigences que je m’imposais, des divertissements que je m’autorisais, avant, infirme, de les négliger. Mon corps n’est plus qu’un déchet de corps, déchet souffrant qui par bribes connaît encore la joie de penser, écrire, lire, écouter, aimer. Joie, vraie ou fausse amie opiniâtre de la mélancolie qui occupe la plus grande part de ma survie. Je garde aux lèvres un sourire qu’avant mon accident cérébral m’ont donné le goût d’agir, l’indépendance d’esprit, un dédain sélectif, la fidélité à l’égard de personnes et d’ idées que je défends, une courtoisie de principe, révisable si nécessaire, et l’ironie que génère l’usage des caprices du Temps qui s’étiole."