Comment échapper à son destin ? Vieille question.
Des années après sa grise adolescence, Maxime habite toujours le quartier d’Hanoukka, seul avec Hannah, sa vieille mère, son alzhei-mère, qui danse en écoutant Sun Ra. Il est coursier, et justement, il en a vraiment plein les bottes d’être coursier, car il pleut tous les jours sur Arkestra, la ville qui ne dort jamais, ghettoïsée et violente, où tentent de vivre les personnages de Karim Madani. Fils d’un petit truand fiché à la Casher Nostra, la mafia du quartier juif, Maxime ne sait pas dire non quand il le faut. D’autant que les services sociaux lui mettent la pression pour qu’il abandonne sa mère, devenue folle, dans un mouroir municipal. Et que sa copine Sarah ne voit pas où est le problème.
Le voilà donc entraîné dans un deal d’herbe particulièrement foireux. De quoi se mettre à dos tous les caïds des Tours Organiques, dont Max pique la clientèle, et l’ensemble des services de police d’Arkestra, qui n’en est pas avare. Évidemment, ça va mal tourner. Mais ce n’est pas le problème. Le problème, c’est la question. Comment échapper à son destin ?
Tragédie moderne et style qui boxe, légendes noires et mélopée de mots crus, KARIM MADANI manie sa plume en artiste, la rage en plus. Il est notamment l’auteur du Journal infirme de Clara Muller (Sarbacane, 2012), Les Damnés du bitume (Belfond, 2008), Cauchemar périphérique (Philippe Rey, 2010), Le Jour du fléau (« Série noire », Gallimard, 2011).