Mo Yan n’est pas et ne se prétend pas un théoricien de la littérature. Au fil du temps il raconte ses souvenirs et réfléchit, de façon pragmatique, à son travail. Les quatre interventions regroupées ici nous montrent l’écrivain à l’oeuvre, qui puise son inspiration dans ses souvenirs du village, dans son enfance, dans l’histoire, pour en faire, grâce à l’alambic de l’imagination, un « modèle » universel, riche de toute l’expérience humaine.
Au cours de deux conférences, aux États-Unis dans l’année 2000, Mo Yan donne les clés de sa formation, d’abord ancrée dans une enfance de misère – « La faim et la solitude sont les atouts de ma création » –, puis ouverte au monde lorsque des traductions ont paru, à la fin des années 70 – « Comment ça va, oncle Faulkner ? ». En 2002, Oe Kenzaburo, prix Nobel de littérature japonais, vient en visite dans le village de Mo Yan et les deux hommes ont un long échange sur leurs débuts, leur métier d’écrivain, et les sources de leur création. Le livre se clôt sur le mémoire rédigé par Mo Yan en 1993, « Dépasser le pays natal », texte fondamental qui inscrit clairement son écriture, son originalité et son universalité dans son village du Shandong, Gaomi.
Traduit du chinois et préfacé par Chantal Chen-Andro