À quoi servent les fenêtres en littérature ? Comment et à quelles fin encadrent-elles si souvent les aventures des personnages de fiction ou les contemplations des poètes, depuis le courtois Moyen Âge jusqu’aux plus urbains XIXe et XXe siècles ? Seuil à double sens entre l’intérieur et l’extérieur, mais aussi entre le sujet et le monde, la fenêtre rapporte l’identité individuelle au surgissement de l’altérité ; en même temps qu’elle ouvre l’espace fini d’une représentation, elle facilite l’accès à la connaissance.
Par ses multiples fonctions, la fenêtre est ici conçue moins comme un objet référentiel ou un thème littéraire que comme un objet théorique, défini par la notion d’hypersigne : c’est-à-dire comme un noyau de la représentation, qui préside au système de signes instauré par l’œuvre, opérant une densification du sens et fondant les modèles herméneutiques de son déchiffrement. Le pari de cet ouvrage consiste à proposer une vision renouvelée du concept de représentation, par la définition d’une approche inédite, appelée « sémiologie historicisée », susceptible de conjuguer la théorie et l’histoire de la littérature.