Footlights, resté dans des cartons pendant 60 ans, est le seul roman jamais écrit par Chaplin. En cela, il est déjà exceptionnel. Mais la plume de Chaplin l’est tout autant : vivante, très personnelle, oscillant d’un registre familier à une grande poésie, elle sert à raconter ce qui deviendra la trame des Feux de la rampe, le dernier film américain de Chaplin. On y rencontre donc pour la première fois Calvero, clown alcoolique délaissé du public, qui sauve une jeune ballerine du suicide. Chaplin a mis beaucoup de lui dans ce personnage, alors qu’il est lui-même au crépuscule de sa carrière, accusé d’activités anti-américaines et bientôt exilé en Europe.
La publication de Footlights a été rendue possible grâce à David Robinson, critique de cinéma, historien, qui a travaillé avec la famille de Chaplin. Il enrichit sa présentation d’un appareil critique passionnant qui situe le roman à la fois dans l’époque, dans la filmographie de Chaplin, mais aussi dans son histoire intime. L’aventure commence en 1916 lorsque Chaplin rencontre Nijinsky, et se poursuit dans le quartier de Soho à Londres, avec ses théâtres et ses habitants. On y découvre l’ambiance féérique des ballets de l’Empire et de l’Alhambra, les théâtres de Leicester Square.