« Mais, quelle est cette force obscure ? Et pourquoi le Mal ? Pour quelle raison n'avons-nous pas pu rompre avec “le bonheur du Mal” ? Pourquoi les vestiges doivent-ils être détruits ? Et pourquoi les femmes doivent-elles rester captives d'un système qui les avilit ? Quelle est cette violence sur quinze siècles dont Adonis nous trace ici les premiers de l'ère musulmane ? Comment la dimension du sacré a-t-elle triomphé de la pensée et de la mémoire collective ? »
Houria Abdelouahed
Les prophéties ont proclamé :
Ô croyants ! Abandonnez la poésie
Jadis, un disciple de Socrate stipulait :
La poésie n'embrasse que l'égarement et la folie.
Cependant, les gens n'ont pas écouté.
Les poètes ont poursuivi leurs chemins pareils aux prophètes
avec leurs génies. Comme eux, nous questionnons :
Que reste-t-il
en dehors de la poésie
sinon le chaos ?
Adonis
Ali Ahmad Saïd Esber est né, le 1er janvier 1930, à Qassabine en Syrie, dans une famille modeste. À dix-sept ans il publie un poème en empruntant au dieu phénicien Adonis, symbole de la renaissance végétale, son pseudonyme auquel il restera fidèle. Son œuvre a été couronnée de très nombreux prix littéraires, en France, en Italie, en Turquie et au Liban.