L’auteur des 600 milliards qui manquent à la France ne désarme pas. En témoignent les documents inédits par lesquels il démonte le processus d’effondrement de la République. Et puisque sous couvert du "secret défense", du "secret des affaires" et maintenant de l’ "état d'urgence" prospèrent les violences systémiques et la corruption qui attisent la guerre civile, c’est à la résistance qu’il appelle.
Rejetant le populisme autant qu’elle dénonce la dictature du marché, cette nouvelle résistance civique se cherche. Mais sa montée en puissance semble irrésistible. Sur le terrain des « grands projets inutiles imposés » qui suscitent autant de ZAD (« zones à défendre »), mais aussi dans les champs ou les ateliers bio et alternatifs, dans les communautés écologistes et libertaires, les résistants au pire des mondes proclament : « la République, c’est maintenant ! »
Mais de quelle République et de quelle résistance peut-il aujourd’hui s’agir, les mots eux-mêmes semblant plus épuisés que jamais à force d’avoir été trahis ? C’est aussi l’ambition de ce livre d’apporter à ces questions un commencement de réponse raisonnée, de nourrir intellectuellement le mouvement spontané des citoyens indignés afin de faire rimer à nouveau résistance avec espérance.
Antoine Peillon est grand reporter à La Croix. Il est l’auteur de Ces 600 milliards qui manquent à la France (2012) et de Corruption (2014), auquel ce nouvel essai fait suite.