Thomas Bernhard. Autrichien. Né en 1931, il meurt en 1989.
Il a fait des études de violon et de chant, interrompues, dans sa
jeunesse, par la tuberculose. Il fut musicologue, acteur,
chroniqueur judiciaire, poète. Et, à partir de l'âge de trente ans,
avec une ferveur exclusive, romancier et dramaturge. Son écriture
est à la fois monomaniaque et vagabonde, globalement destructrice
et passionnée de détails. Ce n'est jamais fini. Il y a toujours pire.
On peut sans fin ajouter un élément nouveau à cette vision du
cauchemar, à cette dynamique du désastre. C'est par cette coopération
active avec le malheur que la littérature de Thomas Bernhard,
loin d'être un constat mélancolique, est une lutte incessante aux
effets revigorants.
D'un livre à l'autre, de Gel à Extinction, ce même monologue
se poursuit, tendu sur l'espace d'une bizarre jubilation et d'une
infatigable révolte.