Le gouvernement de la République - une république parmi d'autres - trouvant trop plat son territoire, décide de construire une montagne à deux pas de la capitale. Ce sera la Montagne R (R comme République), altitude 1500 m.
Puisque les grands travaux de ce type sont engagés dans le but de distraire la population et de lui fournir des emplois, le projet est voté avec enthousiasme par la Chambre des députés.
Quelques années plus tard, une jeune femme cherche la vérité sur ce chantier d'exception toujours inachevé, toujours hermétiquement interdit au public. Elle interroge son propre père, qui y termina sa carrière d'entrepreneur. Elle veut savoir, et saura tôt ou tard, quel y fut exactement son rôle.
Dans l'épopée grandiose et catastrophique de la Montagne R, la violence politique n'est pas en reste aux côtés de la violence intime et familiale. Le beau rêve d'altitude et d'air pur est communément assailli par les gros appétits et par les compromissions. C'est que les rêves eux-mêmes, les rêves comme les rêveurs, ne sont jamais incorruptibles.