«L’avantage du roman noir, c’est qu’il donne toujours des claques», dit Thierry Jonquet dans le texte autobiographique qui ouvre ce recueil. Les histoires noires aussi, comme vous pourrez le constater.
Donc, «Voilà comment ça s’est passé» raconte l’engagement politique, le travail en milieu hospitalier, l’expérience d’enseignant carrément problématique, et comment la découverte du roman noir a bouclé la boucle, rejoignant la politique: naissance d’un écrivain.
La vingtaine de nouvelles qui suit illustre toutes les facettes de son œuvre. On y retrouve l’horreur très ordinaire, l’enfer banalisé des vies de sans-abri, de sans-papiers, de sans-boulot. Des claques qui résonnent fort. Et sa dilection pour la contrainte formelle du genre policier, dont témoigne la nouvelle inédite qui donne son titre à ce livre. Mais il y a aussi son humour si particulier, à la fois tendre, grinçant et désespéré. Et ce glissement vers le fantastique, teinté de science-fiction, à la frontière du noir, et où il excellait.
400 coups de ciseaux rend hommage au talent multiple et singulier d’un auteur de référence, qui a marqué durablement le paysage du roman noir français.
Thierry Jonquet, né à Paris en 1954, a fait des études de philosophie et d’ergothérapie, et écrit son premier roman en 1982. Auteur depuis lors de nouvelles, de pièces de théâtre, de scénarios de BD et d’une vingtaine de romans majeurs ( Moloch, Les Orpailleurs, Mon vieux, Ad vitam æternam …), il est mort en 2009.
Préface d’Hervé Delouche