Magnus Pym a disparu ; un vent de panique souffle sur les services secrets de Sa Très Gracieuse Majesté. L'honorable espion britannique serait-il un traître, comme les Américains se tuent à le répéter ?
Comme toujours chez John le Carré, une telle question ne saurait trouver une réponse tranchée. C'est ici la porte du plus fascinant des mondes qu'il ouvre pour ses lecteurs : l'univers intérieur d'un espion, avec ses mobiles secrets, ses démons, ses fêlures.
Qui est donc Magnus Pym ? Un mythomane engagé dans un double jeu insensé ? Un agent lunatique aux convictions floues ? Un homme, en tout cas, que la personnalité de son père, Rick, escroc de haute volée, a pour toujours marqué.
Rick vient de rendre l'âme dans les bras de deux prostituées ; Magnus, enfin libre, rompt les amarres et se réfugie dans une pension de famille du Devon. Le voici penché sur son passé, confronté au plus redoutable des adversaires : lui-même - tandis que tous les services secrets, de Prague à Londres, de Vienne à Washington, s'apprêtent à se lancer à sa recherche.
Alors commence la plus extraordinaire traque de l'histoire de la littérature d'espionnage.
Ce magnifique roman, qui s'inscrit dans le contexte de la Guerre froide, est, de l'aveu même de l'auteur, son roman le plus autobiographique.
John le Carré, né en 1931, a étudié aux universités de Berne et d’Oxford, enseigné à Eton, et travaillé brièvement pour les services de renseignement britanniques durant la guerre froide. Pendant six décennies, il s’est consacré à l’écriture. Il est décédé en 2020 à l’âge de 89 ans.