La conversion d’Hermann le Juif
Vers le milieu du XIIe siècle, un Juif originaire de Cologne, converti au christianisme et devenu prêtre à Cappenberg, en Westphalie, écrit le récit de sa conversion. Cette « autobiographie » est l’une des toutes premières en Occident depuis les célèbres Confessions de saint Augustin. Ce texte singulier divise les historiens, les uns y voyant le « récit vrai » d’un authentique juif converti, les autres une pure « fiction » forgée par des clercs chrétiens. Pour Jean-Claude Schmitt, ce récit est à la fois « vrai » et « fictif ». Il soulève les questions de l’autobiographie et de la subjectivité, de la conversion individuelle et collective, du nom et de l’identité.
Cette étude de cas est l’occasion pour l’auteur de s’interroger sur la méthode et l’écriture de l’histoire.
Jean-Claude Schmitt
Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Spécialiste de l’histoire de la culture et de la société médiévales, il a notamment publié La Raison des gestes (Gallimard, 1990), Les Revenants (Gallimard, 1994), Le Corps, les rites, les rêves, le temps (Gallimard, 2001) Le Corps des images (Gallimard, 2002) et Le Saint Lévrier (2e éd. Flammarion, "Champs", 2004).