Des réseaux clientélistes, des clans soudés dessinent la géographie du Paris arabe. Très écoutés de la classe politique française, ils servent au coup par coup la diplomatie secrète et les affaires. Né dans les années 60, le rêve gaulliste d’une politique arabe de la France a vécu. Alger, Bagdad, Tripoli sont autant de capitales dont l’influence fut longtemps privilégiée à paris. Cet engouement français pour le nationalisme arabe n’a rien laissé de durable. Seul l’État marocain s’est assuré de solides soutiens.
Les solidarités militantes qui rassemblaient catholiques, gaullistes et gauchistes constituaient un vrai terreau pour l’amitié franco-arabe. La presse arabe s’est épanouie à Paris avec l’afflux de publications émigrées de Beyrouth. Mais l’effervescence politique et culturelle a fait long feu. Les derniers fidèles sont des nostalgiques des splendeurs impériales, des amoureux de la Méditerranée ou des représentants du lobby industriel. Moins désintéressés, quelques grands intermédiaires ont investi la place. Véritable manne empoisonnée, l’argent du Golfe irrigue ces nouveaux réseaux politico-financiers. Dans la foulée, les partis islamistes développent de multiples ramifications.
Galerie de portraits, anecdotes savoureuses jalonnent cette enquête qui mène le lecteur de l’avenue Hoche à Barbès. Cette histoire des passerelles jetées entre paris et le monde arabe apporte de nombreuses informations inédites sur la politique et l’argent arabes à Paris et offre un panorama précis de la nébuleuse islamiste en France.