Le viel Henry, 76 ans, est un râleur : il déteste que les infirmières de la maison de retraite de Shelburne, près de Toronto, le traitent comme un enfant et le bourrent de calmants. Il va mourir, c’est d’accord, mais pourquoi faudrait-il que ce soit en dormant ? La machine n’est pas encore cassée, que diable, et peut même séduire ; la frêle et douce Dixie, elle aussi au bord de la mort, le sait bien.
Cela dit, comme les gens de son âge, Henry n’a pas toujours toute sa tête : quelqu’un – il l’affirme – assassinerait ses voisins de chambre en leur injectant de l’insuline ? La nuit ! Allons donc…
Et pourtant, un à un, les pensionnaires de la Villa continuent de s’éteindre à un rythme alarmant. Une nuit même, une ombre se penche au-dessus d’Henry, une seringue à la main. Que faire ? Avertir le directeur, qui ne songe qu’aux jupons de ses infirmières ? Alerter la police, alors que tous les téléphones sont bouclés ? Et d’ailleurs, qui le croirait, car, au fond, tout le problème est là.