Quand on parle de soi, comment ne pas être narcissique ? Comment éviter qu’une autobiographie ne tourne à l’hagiographie ? Un seul moyen : la rigueur de l’autre. Pour moi, qui a été l’autre ? Roselyne Chenu, assistante de Pierre Emmanuel, qui, en 1971-1973, présidait le Conseil du développement culturel. J’en étais membre et une amitié naquit entre nous. Je refusais d’écrire des mémoires, exercice trop dangereux pour la vérité et trop tentant pour la vanité. Elle eut l’idée d’un livre qui ne fût point une (auto)biographie. Elle me convainquit et parvint à m’extraire ce que l’on pouvait tirer de mes expériences de vie, variées et souvent mouvementées. Après de multiples recherches d’archives et de témoignages, elle a bâti ce livre avec sa créativité et sans doute aussi son intuition. Je me retrouve parfaitement dans ce « portrait » que de moi elle a tracé.
Paul Delouvrier
Chef en 1944 d’un maquis armé, Paul Delouvrier a collaboré avec Jean Monnet. Il est vice-président de la Banque européenne d’investissement quand le général de Gaulle l’envoie remplacer Salan comme délégué du gouvernement en Algérie. Nommé délégué au district de la région de Paris, il conçoit le schéma directeur. Après la présidence d’EDF, il est chargé de réaliser la nouvelle Villette. On a dit de lui qu’il fut « le plus bel animal de sang que de Gaulle ait jamais pris au lasso ».