Décisif dans la pensée politique, le concept d’autorité est l’un des plus difficiles à appréhender. L’autorité ne se confond pas avec le pouvoir mais se définit par rapport à lui : elle se déploie dans le temps et la durée tandis qu’il consacre le partage de l’espace. C’est donc parce que l’autorité assure la continuité des générations, la transmission, la filiation, tout en rendant compte des crises qui en déchirent le tissu, qu’elle est une dimension fondamentale du lien social.
Quelle place et quel devenir alors pour l’autorité, attachée aux traditions, dans une modernité confrontée à l'individualisme et à l'égalisation démocratique où le futur se dérobe à toute espérance ?
Si l’autorité est encore porteuse de sens, c’est parce qu’elle n’est pas seulement de l’ordre de l’institué, de l’établi, mais une force dynamique qui autorise à donner à ceux qui viendront après nous la capacité de commencer à leur tour, à entreprendre quelque chose de nouveau.