De la parole comme d’une molécule
Appliquer à l’homme des méthodes d’étude jusque-là réservées aux grands singes, mettre l’accent sur la relation affective entre les individus plutôt que sur la psychologie individuelle, faire parler le corps, grand oublié de la psychanalyse… Boris Cyrulnik se joue des frontières entre les disciplines scientifiques. Avec sa « philosophie du troisième ligne » - joueur de rugby n’excellant dans aucun compartiment du jeu, mais indispensable à la cohérence de l’équipe -, il mène ses travaux d’éthologie humaine loin des grands courants de recherche actuels, vers une biologie de l’affect attentive aux signes du corps et aux pouvoirs de la parole : une parole nécessaire pour soulager les souffrances humaines, par l’effet moléculaire de toute expression des émotions.
Boris Cyrulnik
Neuropsychiatre et psychanalyste, directeur d’enseignement à l’université de Toulon, il est l’auteur de nombreux essais, parmi lesquels Un merveilleux malheur, Mourir de dire et Les Âmes blessées.