L’expérience concentrationnaire
Le silence délibéré des rescapés des camps de concentration nazis est sans doute l’indicateur le plus saillant du caractère doublement limite de leur expérience : limite du possible et, de ce fait, limite du dicible. À partir de trois témoignages exemplaires – Margareta la Viennoise, Ruth la Berlinoise et Myriam la Parisienne, qui ont vécu très différemment la déportation et le camp –, l’auteur appréhende les récits de vie comme de véritables instruments de reconstruction de l’image de soi afin de mieux comprendre les relations entre survie physique et maintien de l’identité psychique et morale.
Michael Pollak (1948-1992)
Historien et sociologue, il s’est intéressé à la notion d’identité à travers l’image de la Vienne fin-de-siècle (Vienne 1900, Gallimard, 1984), l’observation de la communauté homosexuelle face au sida (Les Homosexuels et le Sida, Métailié, 1988) et, dans cet ouvrage, les témoignages des survivants des camps de la mort.