Esquisses pyrrhoniennes
Diogène Laërce rapporte l’opinion selon laquelle le premier des sceptiques était Homère ; il dit ainsi, avec ses mots de doxographe, que le scepticisme suit la philosophie « comme l’ombre suit le corps ». Or le seul exposé complet de cet envers du rationalisme grec à nous être parvenu est celui de Sextus Empiricus, et les Esquisses pyrrhoniennes, petite somme de philosophie sceptique du IIe siècle de notre ère, sont l’une des clefs du penser antique. Lorsque les Esquisses furent traduites par Henri Estienne en 1562, on y reconnut immédiatement l’une des références de la pensée nouvelle. De cette œuvre, trop dédaignée des spécialistes jusqu’à une date récente (il n’en existait même plus en librairie de traduction française), on donne ici le texte intégral accompagné d’un glossaire philosophique.
Pierre Pellegrin
Philosophe, il est directeur de recherche émérite au CNRS.