Elle s’appelle Brigitte Henri. Elle est commissaire aux Renseignements généraux, directement rattachée au grand patron. Sa mission : mettre son nez dans toutes les affaires politico-financières. Entre 1993 et 1995, elle rédige des centaines de « notes blanches » qu’elle confie, comme la règle l’exige, à son directeur.
Les pratiques du RPR s’y étalent. Et le ministre de l’Intérieur auquel ces notes sont normalement adressées s’appelle Charles Pasqua.
La suite est plus mystérieuse. Un corbeau fait main basse sur les fameuses « notes blanches » et les distille auprès de quelques juges d’instruction qui somment la commissaire de citer ses informateurs, la menacent de l’envoyer coucher en prison. Nous sommes à la veille de l’élection présidentielle et les combats fratricides sont rudes entre chiraquiens et balladuriens.
Voici le portrait d’une femme qui souhaitait seulement servir l’État et que l’État a finalement brisée. Éric Merlen et Frédéric Ploquin nous entraînent, avec rigueur et civisme, dans les coulisses de la République. Leur enquête a duré trois ans.