Le jeune cinéma français des années 90 a été révélé au grand public de façon éclatante en février 1997 par « l’appel des 59 » à la désobéissance civique pour lutter contre les lois Debré sur l’immigration. En effet, les premiers à se mobiliser ont été ces jeunes cinéastes que certains trouvaient trop nombrilistes, trop élitistes, trop centrés sur leurs petits problèmes franco-français. Mais ces prétendus nombrilistes pratiquent un « cinéma en liberté ». et le politique, tout naturellement, a rejoint l’esthétique…
Critique de cinéma et journaliste, Claude-Marie Trémois, qui a dirigé pendant 17 ans la rubrique cinéma de Télérama et collabore régulièrement au « Panorama » de France Culture, dresse avec talent et passion l’état des lieux de cette nouvelle vague de cinéma d’auteur. Comme elle le dit, d’entrée de jeux, « ce livre sera subjectif, partial et polémique ».
Elle a donc choisi quinze noms : Éric Rochant (Un monde sans pitié), Olivier Assayas, Medhi Charef, Arnaud Desplechin (Comment je me suis disputé…), Pascale Ferran (Petits arrangements avec les morts), Laurence Ferreira Barbosa, Mathieu Kassovitz (La Haine), Cédric Klapisch (Chacun cherche son chat), Noémie Lvovsky, Tonie Marshall, Agnès Merlet, Claire Simon, Michel Spinoza, Marion Vernoux (Personne ne m’aime), Christian Vincent (La Discrète). Leurs caractéristiques : l’urgence, l’air du temps, la chronique, le plan-séquence, la déambulation, l’improvisation, l’ouverture, la morale du regard.