Faut-il pendre les architectes ?
Les architectes sont-ils nuls ? Beaucoup le pensent.
Devant le spectacle de la Bibliothèque de France, la désolation des quartiers sur dalle, à Montparnasse, Beaugrenelle, Euralille, la prétention du ministère des Finances, la médiocrité de l’Opéra Bastille, la folie des grandeurs du quartier « Odysseum » de Montpellier, les quartiers de barres et de tours…, on ne peut que faire chorus avec la foule.
Pourtant le jugement est expéditif. L’architecte est un bouc émissaire facile. Il y a d’autres coupables : maires mégalomanes, entreprises déficientes, concours biaisés, juridiction écrasante, pots-de-vin, inculture des maîtres d’ouvrages et poujadisme du public.
Faut-il pendre les architectes ? dresse le constat sévère d’un milieu et d’un système qui n’en finissent pas de produire des erreurs. Les architectes qui s’en sortent n’en sont que plus méritants. On peut se pendre à leur cou.
Philippe Trétiack
Architecte de formation, journaliste et écrivain, il tient la chronique d’architecture de Beaux Arts magazine. Il est grand reporter à Elle.