Contre les musicologues qui ont momifié Mozart, Norbert Elias s’efforce de comprendre qui fut cet artiste génial, né dans une société qui ne connaissait pas encore la notion romantique de « génie ».
Les tensions qui déchirent l’existence quotidienne de Mozart, les rapports complexes avec son père, ses relations érotiques sont approchés avec autant de rigueur que de tendresse. Elias analyse également les comportements de ce « clown », son besoin de choquer la noblesse de cour en proférant des mots obscènes. Ces grossièretés scatologiques trouvent ici une explication psychologique et sociologique lorsque l’auteur décrit les relations tendues qui lient entre eux maîtres de la cour et serviteurs.
En refermant le Mozart d’Elias, on a le sentiment d’avoir découvert un regard aussi lucide que généreux sur la vie des hommes en société.
Traduit de l’allemand par Jeanne Étoré et Bernard Lortholary.