Aristote
Il y a aujourd’hui plusieurs manières d’être aristotélicien. Nous sommes aristotéliciens, que nous le voulions ou non, parce que le poids historique d’Aristote dans notre paysage intellectuel et mental n’est comparable à aucun autre. Mais on peut aussi être aristotélicien parce que l’aristotélisme, plus qu’un ensemble de thèses, est une manière de philosopher. Une manière, donc, de situer le sujet par rapport à l’objet connu et par rapport à la connaissance elle-même. Mais une manière aussi de dessiner une carte, au sens géographique du terme, du savoir. Car le savoir n’est unique qu’en un sens équivoque. Aussi faut-il en repérer les fractures, en trouver les articulations et les passages, y reconnaître les mêmes schèmes en des lieux différents. C’est un parcours de l’œuvre entière d’Aristote à travers la « volonté de savoir » que cet ouvrage propose.
Michel Crubellier
Professeur émérite de philosophie ancienne à l’université de Lille-III.
Pierre Pellegrin
Directeur de recherche émérite au CNRS.