La province que j'aime n'existe peut-être pas - aussi je prends soin de l'emporter partout avec moi...
Ce que je ne me lasse pas de chercher au plus secret des villes, même les plus vastes, c'est cette part irréductible d'authenticité qui demeure, vivace et bien cachée sous les grandes housses interchangeables de la modernité. Une allure, une humeur provinciales - telle impasse parisienne, telle ruelle romaine où, soudain, viennent à votre rencontre, sans prévenir, une grosse bouffée de silence, la cime d'un bosquet de lilas, haussée au-dessus d'un mur... C'est cela que j'appelle : «Province». Au même titre que le village de Haute-Auvergne et le quartier parisien qui m'ont vu grandir.
C'est de cette recherche que Besoin de province veut rendre compte, mêlant récits de voyage, portraits, souvenirs d'enfance et pages d'histoire. Comme l'écrivait celle qui est depuis tant d'années ma compagne de littérature et de vie, Colette, dont la grande ombre tutélaire s'étend sur ce livre : «Oui, j'ai trouvé encore une province, dans Paris où il y en a sinon pour tout le monde, du moins pour ceux qui prennent la peine de la chercher.»