« En l’an mil, les mots demeuraient les mêmes que deux cents ans auparavant : Dieu, la justice, la guerre et la paix, la loi ; le roi, l’évêque, l’abbé, le comte ; le palais, la cité, la muraille, le domaine ; l’Église et les églises ; les grands, les humbles, le peuple chrétien ; et le royaume des Francs.
Mais la réalité, imperceptiblement, a commencé d’en décoller. Au sein même d’un monde qui continue, un autre a déjà commencé de vivre, ici déjà visible, là encore embryonnaire. Au sein de la chrétienté occidentale, un royaume morcelé, tronçonné, a pris corps. »
Laurent Theis
Historien médiéviste et éditeur, il est également membre du comité scientifique de la revue L’Histoire et président honoraire de la Société de l’histoire du protestantisme français.