Véra est l'un de ces êtres que Dostoïevski appelait «héros de l'extrême frontière». Engagés à corps perdu dans leur quête spirituelle ou amoureuse, ils se débattent à la limite de la folie mais aussi de la vérité souveraine. Celle, charnelle et cosmique, qui exprime le dense mystère de leur vie, si humble d'apparence.
La folie de Véra est d'attendre l'homme qu'elle aime, de refuser l'oubli, d'arracher à la solitude les âmes abandonnées par ceux qui préfèrent oublier. Mais surtout de garder l'espérance. Malgré tout.
De la rencontre avec cette héroïne de «l'extrême frontière», nous sortirons transfigurés, illuminés par l'intensité de son amour, de sa foi. Andreï Makine nous offre, après LeTestament français (prix Goncourt et prix Médicis 1999) et La Musique d'une vie (grand prix RTL-Lire 2001), un incroyable frisson de grâce.