Gênes, aujourd'hui. Dans la chambre 914 d’un hôtel du centre-ville, un journaliste a déplié un plan, a branché les câbles de son ordinateur portable, de son caméscope et de son iPod pour se repasser les événements du G8 survenus quelques années auparavant, en juillet 2001. Cet été-là, le besoin urgent d’oublier Angela, longtemps aimée et qu’il venait de quitter sans explication, l’avait poussé à couvrir le sommet de Gênes. Rien ne laissait imaginer ce qui allait se produire.
Les images qu’il a tournées, et celles qui ont fait le tour du monde depuis, ne cessent de le hanter : la ville barricadée, les concerts, les militants altermondialistes, les black blocs, les blindés et les gaz, les coups de matraque et la mort de Carlo Giuliani, les descentes de police à l’École Diaz, les exactions, la violence sans limite. Comment a-t-on pu basculer ainsi dans l’horreur ?
En sourdine et dans le silence de son retour sur place, le narrateur fait entendre le bruit et la fureur des autorités qui, pendant quatre jours, ont bafoué la démocratie.
Roberto Ferrucci, né à Venise en 1960, est écrivain, traducteur, journaliste et vidéaste.
Traduit de l'italien par Jérôme Nicolas.
Préface d'Antonio Tabucchi.