Traduire la Poétique sans la banaliser, en éclaircir le propos sans effacer les difficultés et les tensions internes – c’est la double tâche que les auteurs se sont fixée.
Pour l’helléniste, le texte grec, réexaminé avec soin, est là en regard. Mais le non-helléniste est aussi introduit, autant que faire se peut, aux arcanes du texte, et associé à sa lecture : l’ambivalence d’un cas, la polysémie d’un mot, le « jeu » syntaxique d’une longue phrase à anacoluthes – autant de formes-sens que des notes éclairent et problématisent.
Ainsi se trouvent greffées sur la lettre même les interrogations sur le sens : mimèsis et poièsis, katharsis, histoire et caractères, expression linguistique et place du spectacle, formes du tragique et de la tragédie, etc. Au fil des notes, des questions sont soulevées, des interprétations proposées, qui jalonnent le parcours d’une lecture où la rigueur philologique ne le cède en rien à l’« invention » herméneutique.
Édition, traduction, commentaire – le livre invite son lecteur à s’engager à son tour dans les passages entrevus, à déjouer les impasses pour traquer le sens, tantôt dense et clair, tantôt problématique et évanescent, de ce discours fondateur qu’est la Poétique d’Aristote.
Texte, traduction, notes par Roselyne Dupont-Roc et Jean Lallot.