Ce livre est le premier à présenter une histoire quasi exhaustive du stuc en Europe. Comme art appliqué, le stuc a été peu étudié par l’historiographie et n’a pas bénéficié de toute l’attention prodiguée à la peinture, à la sculpture et à l’architecture. Pourtant, le stuc - enduit teinté dans la masse, à base de chaux, utilisé en recouvrement des plafonds et des murs, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur - et dont la technique voit le jour dans l'Égypte ancienne, jouit dans l’histoire de l’art d’un passé intrigant, connaissant une période de grande floraison à l’époque classique, puis de la Renaissance jusqu’au XIXe siècle.
Considéré à tort par le sens commun comme un art simplement blanc, monochrome et donc un peu ennuyeux, il a pourtant été l'objet de phases importantes d’expression polychrome, et ce, dès l'Antiquité. Si son usage fut limité au Moyen Âge, la découverte de la Domus aurea à Rome au XVIe siècle initia sa consécration à la Renaissance, en particulier dans les Loges du Vatican de Raphaël ou avec son introduction en France par François Ier au château de Fontainebleau. Née de ces prémisses, la décoration en stuc va ensuite connaître une immense fortune dans l’Europe entière à la période baroque, puis pendant le Rococo où il suit une déclinaison plus gracieuse et polychrome, pour se développer, au XIXe siècle, selon les styles et les formes propres à l’éclectisme.
Le stuc n’est donc jamais resté en marge. Constamment associé aux autres techniques, sa présence anime des murs et des plafonds, ses couleurs transmettent la luminosité et le clair-obscur, dans un caléidoscope de formes et de vibrations qui expriment encore aujourd’hui l’intelligence des cultures qui ont su valoriser ses incroyables potentialités.
C'est ce que s'attache à mettre en lumière cet ouvrage de référence, relevant ce pari artistiquement essentiel de remettre au premier plan ces chefs-d'œuvre méconnus de l'histoire de l'art.