Dans un appartement de New York, pendant la guerre du Golfe, Manuel et Nadia s'émerveillent d'être devenus amants. Dix-huit ans auparavant, ils s'étaient croisés sans se voir, chacun dans sa propre histoire, à Mágina, une petite ville d'Espagne, berceau de leurs familles. Et voici que par le dialogue amoureux, ils exhument un passé qui, depuis plus d'un siècle, complotait leur rencontre. Une foule de voix et de visages oubliés accompagne en effet la fête sensuelle de Nadia, qui a vécu l'exil aux Etats-Unis avec son père, et de Manuel, qui a choisi de s'arracher à l'Espagne, de perdre la mémoire.
Avec Le Royaume des voix, qui lui a valu le prix Planeta en 1992, Antonio Muñoz Molina poursuit magistralement un cycle romanesque de la mémoire inauguré par son premier livre, Beatus ille.